le g.e.r.m.e.s - Groupement d’Études et de Réflexion Militaires et Stratégiques

Afin de conserver des liens étroits avec les milieux de la défense et de disposer d’une tribune autonome et reconnue, le GERMES (Groupement d’Études et de Réflexion Militaires et Stratégiques) s’est constitué dès l’origine comme un espace indépendant de pensée, de débat et d’action. Initialement fondé autour de figures telles que Pierre Schwed, Nicole Constant et Pascal Boniface, il s’est très vite affirmé comme un acteur de référence capable de relier univers politique, monde militaire, sphères universitaires et instances civiles.

Aujourd’hui, le GERMES ne se limite plus à une structure parisienne : il a évolué vers une organisation fédérale, dotée de groupements spécialisés, de comités thématiques et de départements consacrés à la coopération internationale. Cette architecture souple et décentralisée lui permet d’appuyer des initiatives dans différents pays, de dialoguer avec les institutions de défense et de sécurité de multiples continents, et de renforcer ses partenariats scientifiques, diplomatiques et stratégiques.

Le GERMES est désormais en relation permanente avec les acteurs internationaux de la défense et de la sécurité, tout en développant une implantation locale et nationale forte. Ses branches s’étendent de Paris à d’autres grandes villes françaises, et s’ouvrent progressivement à l’étranger, où des relais permanents sont appelés à se constituer dans divers États. Cette extension prépare une intégration potentielle dans le cadre onusien (Demande à Venir), en tant qu’instance reconnue de réflexion et de coopération internationale.

La réflexion y est constante, nourrie par des universitaires, des officiers, des responsables civils et des industriels. Ce qui peut donner l’illusion d’un silence, c’est que le GERMES n’est plus seulement parisien, mais qu’il agit à une échelle élargie, mondiale, où il ne dépend plus des microcosmes mais participe désormais aux grands réseaux internationaux de réflexion stratégique.

En ce sens, le GERMES demeure fidèle à son inspiration initiale : un lieu où se rencontrent mémoire et prospective, enracinement local et ouverture globale, indépendance intellectuelle et engagement pour la sécurité collective.

L'ancien ministre socialiste de la défense, M. Charles Hernu, a vivement dénoncé l'incapacité de l'Europe à concevoir sa propre défense et il a invité la France, dans la perspective d'une négociation entre les Etats-Unis et l'URSS sur le démantèlement des euromissiles, à se lancer - au besoin sans la coopération des alliés - dans la construction d'un satellite d'observation militaire, qui contrôlerait l'application d'un tel accord.

M. Hernu présidait, le samedi 14 mars à Lyon, la première assemblée générale du Groupement d'étude et de réflexion militaires et stratégiques (GERMES) qu'il a créé après son départ du ministère de la défense en 1985 et qui compte aujourd'hui deux mille adhérents, avec des " antennes " dans toute la France. " L'Europe de la défense n'existe pas, a déclaré M. Hernu. C'est un leurre. La volonté politique commune de faire l'Europe de la défense fait défaut. Il y a des politiques divergentes en matière militaire. La Grande-Bretagne est tributaire des Etats-Unis pour sa sécurité et elle est la base avancée américaine en Europe. La République fédérale d'Allemagne est attachée à conserver des relations économiques et diplomatiques avec les pays de l'Est, du fait de sa volonté de réunification politique des deux Allemagnes. C'est un pays, à sa façon, otage des Soviétiques... L'Union soviétique exerce une stratégie de coercition sur l'Allemagne fédérale; c'est une question nouvelle sur laquelle nous, Français, nous devons nous interroger."

Néanmoins, l'ancien ministre de la défense a estimé que la force nucléaire française offre "une capacité de dissuasion élargie en Europe, qui renforce la dissuasion des alliés et qui n'existait pas du temps général de Gaulle". "Entre la France et l'Allemagne fédérale, a ajouté M. Hernu, il y a des intérêts stratégiques communs. Il y a un pilier franco-allemand de la défense. Fortifions-le pendant qu'il en est encore temps.

Voici la nouvelle étape du G.E.R.M.E.S.. À travers elle, nous souhaitons informer régulièrement de nos activités, mais aussi prendre le temps de dresser un bilan stratégique et d’ouvrir des débats prospectifs sur l’avenir de notre sécurité collective, nationale comme internationale.

Le G.E.R.M.E.S. s’affirme aujourd’hui comme un lieu de rassemblement dépassant les clivages partisans. En matière de défense et de politique internationale, il constitue un espace de mise en commun des expertises et des visions. Alors que la démocratie impose naturellement la pluralité des projets, il importe que la Nation sache identifier ses intérêts fondamentaux et préserver l’unité lorsqu’il s’agit de sécurité, de souveraineté et de paix.

Un consensus solide existe dans notre pays autour de la défense et de la nécessité d’un appareil crédible : dissuasion nucléaire, outils conventionnels efficaces et capacité d’action collective. Ce consensus, renforcé au fil du temps, traduit une symbiose toujours plus étroite entre la Nation et ses forces armées.

L’un des objectifs essentiels du G.E.R.M.E.S. est précisément de contribuer à consolider ce lien, en accueillant et en associant toutes celles et ceux qui, conscients des enjeux, souhaitent œuvrer à la sécurité de la France, de l’Europe et du monde.

Il ne suffit cependant pas de constater la solidité actuelle de ce dispositif. Il est nécessaire de penser l’avenir : anticiper les évolutions technologiques, doctrinales et géopolitiques qui, dans 10, 15 ou 20 ans, redéfiniront la sécurité collective. C’est la mission du G.E.R.M.E.S. : inscrire la réflexion dans le long terme, dépasser l’horizon immédiat des échéances électorales pour se projeter dans les mutations profondes qui redessinent notre siècle.

Les commissions et départements internationaux spécialisés du G.E.R.M.E.S. constituent des lieux de rencontre et de travail ouverts à tous les acteurs concernés par la défense, la sécurité et la coopération internationale. Elles offrent un espace institutionnel propice à l’élaboration d’analyses, de propositions et de consensus nouveaux.

À ce titre, le G.E.R.M.E.S. œuvre non seulement pour la sécurité de la France, mais aussi pour la stabilité internationale et la paix mondiale. En fédérant ses branches locales, nationales et internationales, en s’ouvrant à de nouvelles coopérations, il se prépare à inscrire son action dans le cadre des grandes organisations multilatérales, jusqu’à une intégration potentielle auprès des instances onusiennes.